Résumé

La Terre est à l’agonie, polluée au dernier degré. Ultime recours, deux super-héros aussi célèbres qu’invincibles. Un seul suffirait naturellement, mais « on » a décidé d’en réveiller deux pour optimiser les chances des terriens et créer une saine émulation. Léger problème, le logiciel de langage fournit aux deux concurrents, un tantinet fossilisés par des années d’inaction, fait un peu des siennes.

Mi-farfelu, mi-mutin, l’assistant, sans tomber cependant dans la rébellion ouverte. Chacun doit conter la tentative du compagnon et néanmoins adversaire, il faudra donc composer avec ce petit souci qui guette au coin des lignes. Ce n’est tout de même pas la fin du monde. Après tout, logiciel ou super-héros, chacun a bien droit à quelques humeurs.
Un super-héros ne saurait, de toute façon, perdre son calme pour un zeste d’ironie, qu’il émane d’un logiciel ou du partenaire.
D’autant que la mission s’avère peu aisée, les terriens formant une espèce peu respectueuse, rétive, et pour tout dire ingrate devant les efforts de la super puissance duale. Et le confort de l’hôtel laisse franchement à désirer, malgré la bonne volonté de la femme de chambre.

Ce livre a été lu dans le cadre d’un partenariat entre Livraddict et les Editions Kyklos.

Chronique d’un FSH (futur super-héros) :

Hello les zamis !

Oups, à force de lire ce livre, je me prends pour un SH (super-héros pour les non-initiés) et je parle comme eux (‘fin, il parait qu’il y a aussi le logiciel de décodage qui merde à mort)(désolé pour les gros mots mais je fais un peu ce que je veux, je suis un super-héros; enfin un futur super-héros, j’ai encore sauvé personne, j’apprends le bouche à bouche pour le moment)(‘beau ces parenthèses, n’est-ce pas ?). Là, en tout cas, je pense vous avoir bien introduit dans un style assez proche d’Alain Lasverne. Spécial, hein?

J’avoue même qu’à force, ça devient assez fatiguant, surtout, après 30-40 pages du chapitre 2 ou le SH n’arrête pas de mâcher ses premiers mots comme je l’ai fait dans ma dernière parent-thèse (sorry). J’ai même du relire plusieurs fois quelques paragraphes car j’avais du mal à tout capter (peut-être ma connexion qui faisait des siennes). Mais en forçant un petit peu, on arrive à décrypter au fur et à mesure…

Le tout, au début, c’est de rentrer dans le délire. Puis, de dépasser ce délire pour se rendre compte que dans tout ce blabla de super héros qui part dans tous les sens, qui fait des jeux de mots (pourris mais voulus) genre « mine de rien (boum pas bruit) » et qui arrive à placer « En avant Guingamp » dans un paragraphe (j’applaudis d’ailleurs, en tant que finistérien, j’ai beaucoup apprécié – au tour du Stade brestois pour la prochaine fois)… Bref, je me suis moi-même paumé dans ma phrase. Je disais, une fois dépasser tout ça, il y a un sens ! (eh oui, mes aïeux !)

Disons que ce roman burlesque écrit façon new-age (qui ferait sans doute faire des crises cardiaques aux membres de l’Académie Française), c‘est une sorte de miroir réaliste des réactions humaines face au fameux problème à la mode qu’est l’environnement et les changements climatiques. Vous n’avez pas pu louper dernièrement le sommet de Copenhague ou même Yann Arthus-Bertrand et son film « Home » à moins d’habiter au pôle nord – quoique là-bas, vous êtes en direct live avec votre iceberg qui fond et qui dérive vers un Titanic 2 (ou pas, Avatar l’a remplacé). Je m’emballe, je m’emballe mais sur le fond, j’ai raison (je suis un FSH, ne l’oubliez pas). Et là, sur votre iceberg, vous n’aurez surement pas un SH pour vous sauver, pauvres zumains (déclinaison de humain par Lasverne) imbéciles et imbus de votre connerie intergalactique.

Sinon, en tant que futur SH, j’ai vraiment bien aimé découvrir que les deux super-héros dont parle la quatrième de couverture ne sont autres que mes idoles (ou du moins, une de mes idoles et un gars que j’ai vu une fois à la télé avec un groupe de 4 fantastiques) : Superman (ici, en costume vert… l’environnement, l’écologie, tout ça) et le Surfer d’Argent (toujours en argent, toujours sur sa planche, il surfe sur l’air et pas sur le web hein). Dans la première partie intitulé SH1, Superman raconte le sauvetage de la terre made in Surfer et dans SH2, l’inverse. Personnellement, vu que c’est mon idole (mais pas que pour ça), j’ai préféré la première partie avec Super qui raconte. Le style était plus comique et compréhensible (dans une certaine limite de Cauchy).

J’ai notamment pu remarquer que mes anciens compatriotes (les zumains comme dit Surfer) ne sont pas toujours très reconnaissants et pas très réactifs quant à leur survie. En effet, ils attendent en gros que la solution leur tombe dans le bec et qu’elle marche ! On verra ici que ce n’est pas toujours le cas. La fin du roman est assez pessimiste et démontre que les humains n’aiment pas se casser la tête quand cela exige de changer leurs habitudes. Il y a aussi une certaine désolation des médias, un manque de cohésion et de support face au danger et aux risques encourus. Si on ne s’allie pas tous ensemble pour un monde propre, ça ne marchera pas. C’est comme Tchernobyl en 1986 quand on disait que les nuages radioactifs s’arrêtaient aux frontières françaises…

En conclusion, c’est un roman-essai d’environ 190 pages que j’ai plutôt bien aimé. La première partie m’a paru plus intéressante que la seconde même si le dénouement est assez inattendu et bien amené. J’ai eu cependant l’impression d’un essoufflement du style, trop particulier pour tenir sur la longueur. Sinon, j’ai trouvé bien personnellement que l’histoire évolue toujours de manière assez aléatoire, on ne sait jamais trop vers quoi on va. Certains passages restent quand même bien étriqué et assez incompréhensibles pour un lecteur non averti. Prenez des champignons avant de vous coucher à la lecture (« je plaisaante », comme dirait Surfer). Je lui mets cependant la note globale de 3.5/5 (note subjective comme toujours).

Jérémy, FSH de Belgium City

PS : En espérant que cette chronique quelque-peu « différente »
ne choque pas les âmes sensibles.
PS2 : en même temps, trop tard, vous êtes arrivé au bout…

* * *

* * *

Bonus : présentation des Éditions Kyklos
D’habitude, j’ai des partenariats avec des grandes maisons d’éditions (Livre de Poche et Points) que je n’avais nul besoin de présenter (j’espère pour vous). Mais Kyklos, j’avoue, c’est la première fois que je lis/vois un livre de cette maison d’édition indépendante.

Déjà, kyklos, vous me direz, ça fait très grec (Nikos Aliagas et cie) ! Eh oui, mais en fait, ça reste une maison française, le siège social est à Paris et les fondateurs sont Virginie Carbuccia, Fabrice Berthet et Mathieu Hebras (huuum, le dernier encore, ça sonne grec). Kyklos, pour votre culture générale, ça veut dire « cyclone » en français; ils veulent peut-être nous chambouler notre environnement. On peut retrouver sur leur site internet une description de leur politique éditoriale (écrit par le directeur éditorial et co-fondateur Fabrice Berthet).

Un paragraphe m’a notamment interpellé et colle vraiment au style du présent livre :

Son catalogue sera constitué de titres multiples, éclectiques au sein d’une unité cognitive, en vue de poser les bases de l’intérêt et de la réflexion chez ses lecteurs. […] Le ton des éditions sera rigoureux, divertissant, et intellectuellement stimulant. Si les ouvrages présentés s’avèrent dérangeants, Kyklos Editions en assumera les conséquences, s’opposant énergiquement à toute forme de censure, restant fidèle à sa voix dissonante par laquelle elle tentera de séduire, sans forcément chercher à plaire.

On y trouve également une description sympathique de l’auteur Alain Lasverne :

Selon le portrait robot communiqué par la police, Alain Lasverne serait apparemment un individu de sexe masculin. Il frôlerait un âge indéterminé, mais plus près du tiers que du quart. Sans rire, il aurait affirmé que les cinquante premières années sont les plus dures à passer.
Son goût pour l’écriture est classé obsessionnel sur l’échelle de Richter par tous les critiques. Il aurait bâti, sur sa table à manger, six romans, une trentaine de nouvelles et une pelletée de poésies à coups de minutes volées à sa sinécure enseignante.
« Forain en quête de pharaon », publié aux Editions Cylibris en 1998, aurait été un coup de cœur assure l’éditeur, disparu depuis. Un des derniers rapports du groupe d’intervention le montre à son bureau, toujours attelé à sa coupable turpitude.
Après recoupements, il paraît établi avec certitude qu’il est né à Paris et a passé sa jeunesse à Montauban. Il vivrait aujourd’hui à Evreux.

Enfin, vous pouvez surtout commander leurs livres sur internet (leur site, Amazon, Fnac, etc) mais aussi dans quelques librairies de France (à Brest, courez à Dialogues!). La liste est ici. Il y a en ce moment un événement spécial : 6 titres pour 71,4€ (frais de ports gratuits pour la France, 5€ supplémentaires pour l’Europe – chaque livre coutant de 15 à 20€, vous y gagnez). Non, je ne suis pas payé par Kyklos :)

Voilà, j’ai fait le tour du sujet, j’espère vous avoir donné un bon aperçu du livre et la maison qui l’édite.

A bientôt pour une nouvelle critique (cette fois-ci, non-partenariat Livraddict) : « Tara Duncan tome 2 Le livre interdit » de Sophie Audouin-tropdureàécrire.

  11 commentaires

  1. Jess
    28 décembre 2009 at 21 h 53 min

    Belle chronique, mon ange ! Très drôle et très intelligemment construite ! Tu m'as donné envie de me frotter au style de l'auteur… même si je sais que j'ai un esprit assez "cartésien" et que les jeux de mots loufoques, ça m'agace plus que ça ne m'amuse ! Enfin, paraît que je t'ai aidé à comprendre l'un deux (avec un certain V Hugo ^^), tout n'est peut-être pas perdu pour moi :P

  2. Pikachu
    28 décembre 2009 at 22 h 06 min

    Super chronique !!! Je te reconnais bien là !
    Apparemment, tu as dû apprécier ce livre, en tout cas, c'est ce qui en ressort de ce que j'ai lu.
    Merci de m'avoir fait rire :D

  3. Véro
    28 décembre 2009 at 23 h 53 min

    Rafraichissante et divertissante chronique : je pense que tu t'es bien amusé à écrire cette chronique et très franchement, moi j'ai bien rigolé en la lisant !

  4. Anne Sophie
    29 décembre 2009 at 6 h 55 min

    je partage l'avis de Véro. je ne sais pas si j'irai jusqu'à lire le livre… mais lire ta chronique était génial :)

  5. belledenuit
    29 décembre 2009 at 8 h 33 min

    Je rejoins Véro et Anne Sophie : j'adore ta chronique. Elle est hilarante mais je ne pense pas bouquiner ce livre. J'ai peur de m'y perdre…

  6. El Jc
    29 décembre 2009 at 9 h 31 min

    Très bel exercice de style l'aminche. Faire passer certains messages par l'intermédiaire du rire et de la dérision est souvent payant. J'ai découvert cet éditeur grâce à Livraddict également. Je le garde à l'oeil car la ligne éditoriale et le catalogue m'ont l'air des plus prometteur. C'est drôle la plume d'Alain Lasverne me rappelle celle d'un de mes amis ;o)

  7. feebourbonnaise
    29 décembre 2009 at 9 h 40 min

    Encore une fois, je suis sous le charme de ta chronique. Tu n'as pas été jusqu'à me donner envie de lire le livre (ça ne marche pas à tous les coups) mais lire cette page fut des plus intéressant.

  8. heclea
    29 décembre 2009 at 20 h 00 min

    Wahou je connais un futur SH, génial :D
    Baba, tu le sais, j'aime tes chroniques et celle-ci ne déroge pas à la règle !

  9. carbucciav
    29 décembre 2009 at 20 h 39 min

    Bonsoir Jérémy,
    Au nom de l'auteur et de Kyklos Editions, un grand merci. Chronique dans le ton de l'ouvrage, et bel hommage au travail accompli par Alain Lasverne ; nous espérons que le "cyclone" aura déclenché la tempête dans vos synapses ; que l'on soit séduit ou non, "je sauverai le monde" est une aventure courageuse que nous sommes fiers d'avoir publié hors des sentiers battus… Sans aucun doute, vous êtes dès maintenant Super Heros de Kyklos Editions, et nous serons très heureux de poursuivre cette mission de partenariat sur d'autres titres…
    Virginie c/° Kyklos Editions

  10. baba
    30 décembre 2009 at 12 h 49 min

    Merci beaucoup pour tous vos commentaires gentils envers cette chronique ! Si même Mme Kyklos me donne mon diplôme de SH, alors j'en suis plus que ravi.

  11. Yv
    27 janvier 2010 at 19 h 04 min

    Livre détestable au possible , mal écrit, sans aucun but. A oublier bien vite !

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