Résumé de l’éditeur :
Victor Silanpa est détective, journaliste à ses heures, un brin escroc et franchement désabusé. Un matin brumeux, la découverte d’un cadavre crucifié et empalé sur les rives du Sisga ranime sa soif de justice. Aidé de Quica, une jeune prostituée qui le tient sous son charme, il enquête dans les bas-fonds de Bogota, allant jusqu’à déjouer la machination de puissants politiciens véreux… (417 pages)
Mi crónica es cuestion de metodo…
Cette semaine, on se retrouve pour un thriller colombien de Santiago Gamboa (ex-journaliste de Radio France internationale et chroniqueur du journal El Tiempo) avec comme héros, Victor Silanpa, un journaliste/détective. J’ai d’ailleurs été assez surpris au début car je me demandais comment un journaliste pouvait avoir accès aussi facilement à une scène de crime puis suivre l’enquête comme s’il était un policier comme les autres. Apparemment, là-bas, ça se fait ! Ils mettent également sans problème les photos des victimes en première page des journaux. Sachant que plusieurs policiers vomissaient déjà à la vue du gros bonhomme nu empalé près du lac, je devine la ménagère qui ouvre son journal le matin. Pas très frais tout ça !
Ce journaliste mène donc l’enquête pour savoir qui est l’homme empalé et qui l’a tué. Il va remonter la piste vers de puissantes personnalités de la capitale (Bogotá) et la quête de la vérité ne sera pas sans danger. Tout au long du roman, il sera aidé par Estupiñan (et non Quica, comme le dit la quatrième de couverture), un homme qui a perdu son frère et qui venait identifier le cadavre du lac. Silanpa et lui vont devenir des camarades fidèles, en allant interviewer dans les bordels ou en faisant des filatures. Leurs conversations sont assez cocasses, durs, machistes par moment. Disons que c’est le côté humour noir du livre. Tout comme les courts chapitres où Aristophe Moya racontent sa vie. Drôle et quelque fois dur (comme la fois où un homme se fait écraser par un bus, on vire au gore), j’ai cependant trouvé que ces passages n’apportaient rien et ralentissaient l’intrigue principale. Surtout que Moya n’apparait qu’au départ et à la fin de l’enquête. Dans le dernier paragraphe, on voit le lien avec Silanpa et l’affaire, c’est très sarcastique et ça remet en cause plusieurs choses mais c’est tout. On peut dire que c’est bien tenté de la part de l’auteur mais ça ne prend pas pour moi.
Autre reproche que je ferais également au thriller, c’est de ne pas développer assez l’histoire des terrains. L’action est assez présente du début à la fin mais les pistes s’embrouillent quelque-fois au point de nous embrouiller nous-même. Heureusement, un des derniers chapitres fait le point sur l’histoire. Le puzzle se reconstitue alors devant nos yeux, trop vite à mon goût mais bon, c’est déjà mieux que certains romans qui nous laissent sur notre faim (cf. les Dexter par exemple).
Malgré ces reproches, ne vous y trompez pas, j’ai quand même aimé lire ce roman. C’est un thriller passionnant au cœur de Bogotá. Les personnages sont haut en couleurs, allant de l’avocat véreux au mafieux impulsif en passant par la gentille prostituée. L’intrigue est décousue, pas très originale dans le fond mais sur la forme assez caustique avec ses pointes d’intensité et d’humour noir. En note globale, je donnerais donc un 3,5 /5. Si il y avait une suite aux aventures de Silanpa et Estupiña, je serais preneur !
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On se retrouve d’ici fin Décembre pour une chronique de « La ronce d’Or T1 Les motifs de l’ombre » de JV Jones, encore un partenariat Livraddict (quand je vous dis que j’ai plus besoin d’acheter de livres!).
Je l'ai trouvé long à lire et un peu embrouillé. C'est plutôt intéressant mais je ressort plutôt déçue de cette lecture.